L’incontinence urinaire correspond à la perte involontaire des urines. Heureusement de nombreuses solutions existent et il ne faut pas hésiter à consulter pour bénéficier d’une évaluation et d’une prise en charge adaptée.
Traitement de l’incontinence de la femme
C’est une pathologie fréquente qui touche presqu’une femme sur 2.
On ne peut se contenter du message véhiculé par les médias laissant entendre qu’il n’y a pas d’autre solution que de se protéger pour bien vivre avec ce problème.
Il existe plusieurs types d’incontinence : soit les pertes d’urines surviennent à l’occasion d’un effort (toux, éternuement, course à pied…) soit les pertes d’urines sont précédées d’une envie pressante d’uriner.
Les moyens de traitement peuvent être médico-rééducatifs ou chirurgicaux.
L’association de plusieurs médicaments et une rééducation adaptée peuvent améliorer ou guérir jusqu’à 60 % des patientes. Il est donc logique qu’elles soient proposées en première intention.
La prise en charge chirurgicale de l’incontinence d’effort n’est indiquée qu’en cas d’échec des traitements non invasifs.
Elle est dominée par l’utilisation de la bandelette qui jouera le rôle de ceinture de sécurité et permettra dans 90 % des cas de régler le problème.
Cette chirurgie est réalisée le plus souvent en ambulatoire et nécessite quelques jours de repos et quelques semaines sans pratiquer de sport.
Ses résultats sont stables dans le temps puisque, 10 ans après, 9 femmes sur 10 seront encore satisfaites.
Dans des cas extrêmes, des chirurgies plus lourdes pouvant aller jusqu’à la pause d’un sphincter artificiel peuvent être discutées.
Pour l’incontinence par urgence, en cas d’échec du traitement médico-rééducatif, nous disposons de moyens physiques par stimulation des nerfs qui commandent la vessie (stimulation ou neuromodulation) ou par l’utilisation de produits paralysant le muscle vésical (toxine botulinique).
Quelque soit la situation, vous n’êtes pas condamnée au port de protections. Des solutions existent et nous sommes là pour vous les proposer.
Traitement de l’incontinence masculine
Le traitement de l’incontinence urinaire masculine dépend de la cause des fuites. Les traitements de rééducation et les traitements médicamenteux sont souvent utilisés en première intention. Il est parfois nécessaire d’avoir recours à des interventions chirurgicales.
La neuromodulation des racines sacrées est un des moyens de traitement des troubles fonctionnels urinaires. Cette technique est utilisée si le patient urine trop souvent, lorsqu’il existe des envies non contrôlables et dans certains cas plus rares de blocage urinaire.
La neuromodulation consiste à stimuler le centre de commande de la vessie (plexus sacré) grâce à un appareil miniaturisé implanté au contact d’un des nerfs du bas de la colonne vertébrale (3° racine sacrée).
Ce traitement ne peut être mis en œuvre qu’après une période de test où la stimulation est obtenue par une appareil externe qui sera remplacé par le boîtier interne (comme un pacemaker) si la stimulation se révèle efficace sur vos symptômes.
En cas d’incontinence sévère et si le réservoir vésical le permet, un sphincter artificiel peut être mis en place. Son principe d’action consiste en la mise en place d’une manchette autour de l’urètre qui fera l’effet d’un nœud de cravate et assurera la continence urinaire. En cas de besoin mictionnel, le patient actionne une petite pompe cachée dans la bourse qui permet de vider la manchette et ainsi de laisser couler les urines. La manchette se referme automatiquement en quelques minutes.
Dans les incontinences moins sévères, on peut être amené à poser une bandelette au niveau du périnée masculin ce qui permet de limiter les fuites à l’effort.
Exploration urodynamique
Le bilan urodynamique permet l’exploration du fonctionnement de votre appareil urinaire (vessie et sphincter) afin de comprendre la cause de vos troubles. Il est effectué par un des urologues de l’équipe dans le cabinet sous une simple anesthésie locale avec un gel urétral. Il comprendra plusieurs étapes de vidange et de remplissage de votre vessie. Il vous est demandé d’arriver vessie pleine pour cet examen mais il n’est pas nécessaire de venir à jeun. Pour plus d’informations, vous pouvez retrouver la fiche d’information rédigée par l’Association Française d’Urologie (AFU). Les complications infectieuses sont rares après ce type d’examen. Par précaution une uroculture devra être réalisée avant l’examen.